Performance de 20min
En collaboration avec l’artiste Max Blotas ︎︎︎ et sa pièce Crystal clear (eau de roche)
Crédits photo :
Adèle Pautrat
Un son diffuse sur une grande enceinte la notice d’installation de la pièce sculpturale Crystal clear / eau de roche de l’artiste Max Blotas. Un court circuit terminologique vient perturber le sens, et nous amène dans une mythologie absurde. Camille Lemille, performe, en suivant les instructions de la voix, et installe la pièce.
La performance Dragon Plat rend visible au spectateur le montage de l’installation Crystal clear/eau de roche. L’installation comprend une connectique complexe, qui peut se confronter à des bugs lors de sa mise en espace, elle mêle de l’eau à de l’électrique, ce qui rend le moment du montage délicat et fascinant.
Réfléchissant à toutes ces manipulations, précises, jusqu’à créer une image sur un moniteur et questionnant le fondement même d’une installation, Dragon Plat devient totologique : l’installation d’une installation.
Camille Lemille performe cette installation à partir de l’écoute d’un son diffusé sur une enceinte : sa propre voix reprends avec précision la notice d’installation rédigée par l’auteur de crystal clear/eau de roche, la performeuse suit les instructions, l’une après l’autre sous le regard du public.
Cette notice n’a pas vécu son changement de propriétaire sans dommage : un jeu terminologique est venu pirater la nature même du visible. Le postulat de la performance devient le suivant : si l’on nomme un objet visible par un autre mot, à répétition, le spectateur transformera-il l’objet en cette nouvelle détermination ? Construira-t-il une mythologie, un ensemble d’images?
Ici l’écran devient dragon, et l’écran plat, le Dragon Plat. Avec ce nouveau langage, un imaginaire et une atmosphère s’installe, par des décalages entre le visible et l’audible. La voix reprend les codes des voix GPS, ou voice reader et produit des bugs.
La question de l’autorité de cette voix est latente : une action est demandé à la performeuse qui répond soigneusement à ces consignes. Qui est-elle ? Une régisseuse, une hackeuse, un pantin, une médiatrice, l’artiste lui même ?
La voix est soutenu par un son d’écoulement d’eau, comme l’impression d’une fuite, d’une humidité englobante, d’un bruit continue, inévitable.