Installation sonore in-situ à la Tour à Plomb
“Pour l’exposition Local Fictions à la Tour à Plomb, Camille Lemille s’est intéressée à nos rythmes de vie et notre rapport à l’éveil et au sommeil. Sous la forme d’installations sonores, vidéos, et performative. Camille Lemille rend visible un double langage : anonymisé et non localisé, pioché çà et là sur le net, pour la performance Dodo Stamp ; et un langage ultra-localisé, celui des employé·e·s de la Tour à Plomb avec l’installation Que pourra-t-il bien faire des dix minutes qu’il a gagnées aujourd’hui ?” Livret de l’exposition Local Fictions
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Comment as-tu appréhendé cette expérience pour l’exposition collective « Local Fictions » ?
Ce qui m’intéressait avec « Local Fictions », c’était de pouvoir poursuivre ma recherche entamée sur nos rapports à nos rythmes de vie, à la fatigue, au sommeil, entamée avec Dodo Stamp et de la mettre en tension en y ajoutant une sorte de greffe. J’ai décidé d’enquêter sur le contexte du lieu d’exposition en interrogeant les employé·e·s de la Tour à Plomb sur leurs rythmes de vie. Je présente donc la performance Dodo Stamp, en live et en installation vidéo, et une installation sonore in-situ, à la suite de micro-trottoirs réalisés auprès du personnel du lieu d’exposition.
Comment as-tu abordé la dimension locale dans ton oeuvre ?
La parole et le langage sont au centre de mon travail. Pour l’exposition, j’ai décidé de m’appuyer sur une recherche déjà en maturation, pour enquêter sur une parole locale : celle des employé·e·s du Centre Tour à Plomb. Ce qui m’intéressait avec ce contexte, c’était la diversité de réalités au travail que la structure accueille. Il y a des agents, qui travaillent en horaires décalées, il y a des technicien·ne·s de surface, des stagiaires, un régisseur, un coordinateur. Le lieu donne à voir un terrain sociologique riche sur cet enjeu du sommeil. J’ai beaucoup appris au contact de ces rencontres et entretiens. J’ai appris sur l’impact des horaires décalés sur le sommeil, jusqu’à parfois l’avoir perdu.
Extrait de l’interview de la Tour à Plomb